Brouage

Fondée en 1555, par Jacques de Pons, sur un dépôt de lest, Brouage avait pour première vocation le commerce du sel. Riche et prospère, la ville devient rapidement un enjeu stratégique entre les protestants et les catholiques qui se la disputent. Le Cardinal de Richelieu en devient gouverneur en 1627. Il demande à Pierre d'Argencourt de fortifier la ville qui va devenir une place forte réputée imprenable. Dès la fin du XVII° siècle Brouage commence à décliner et Vauban intervient en 1685 pour diminuer l'importance des fortifications. Utilisée comme ville prison pendant la Révolution, Brouage s'endort, oubliée par la mer.
Sa notoriété est également due à des personnages tels que Samuel Champlain, né à Brouage vers 1570 et fondateur de la ville de Québec, et Marie Mancini, exilée ici en 1659 par son oncle, Le Cardinal de Mazarin, pour l'éloigner de Louis XIV.

La première impression que vous aurez en découvrant la citadelle de Brouage c’est celle d’une étoile de pierre posée au milieu de 16 000 hectares de marais entre Rochefort et l’Ile d’Oléron. Le site classé parmi les Plus Beaux Villages de France se visite librement toute l'année.

 

 

 

 

La citadelle

C’est sur ordre de Richelieu (qui souhaitait faire de Brouage sa base opérationnelle pour lancer le siège de La Rochelle en 1628) que l’ingénieur Pierre d’Argencourt édifie les impressionnantes fortifications que vous pouvez admirer aujourd’hui. Les remparts forment carré de 400 m de côté et sont ponctués de bastions, échauguettes et autres courtines. Deux portes (la Porte Royale et celle de Marennes) permettaient d’entrer dans la citadelle qui abritait un arsenal, des forges, une poudrière, des magasins de vivres, un hôpital et même un port … souterrain ! Avec sa garnison de 6000 hommes, Brouage était devenue une place forte réputée imprenable !

A la fin du XVIIe, le célèbre architecte militaire Vauban remodèle en partie ces fortifications : elles seront pourtant impuissantes face à un ennemi silencieux et implacable : l’envasement. Oubliée par l’océan, Brouage, comme une célèbre princesse, va s’endormir pour plusieurs siècles.

La Halle aux vivres

Ancien grenier à vivres destiné au ravitaillement des navires, cet imposant bâtiment de briques rouges long de 54 mètres rappelle, à plus petite échelle, l’architecture de la Corderie Royale de Rochefort. Il deviendra au fil de son histoire une caserne, une prison et même … une poudrière (par chance, il n’a pas explosé !). Magnifiquement restaurée, la Halle aux Vivres abrite aujourd’hui un très bel espace d’exposition et un centre documentaire prisé des amateurs d’histoire militaire.

Ne manquez pas d’aller jeter un coup d’œil à la Glacière, un puits de 4 mètres de profondeur qui permettait de conserver plus de 20 tonnes de glace recueillie en hiver : le gouverneur de la place forte pouvait ainsi régaler ses invités de délicieux sorbets !

L'église St Pierre

Cette grande église bâtie au XVIIe vous impose sa sobriété toute militaire. La nef centrale recouverte d’une voûte en forme de coque de bateau renversée rappelle le passé portuaire de Brouage. C’est en référence à l’enfant du pays Samuel de Champlain (fondateur de Québec) que l’église est devenue le Mémorial des origines de la Nouvelle-France : vous pourrez y admirer des vitraux de l’artiste québécois Nicolas Sollogoub offerts à la ville par le Canada.


Le Marais de Brouage

Issu du comblement du golfe de Saintonge, le Marais de Brouage s’étend sur près de 16 000 hectares et une dizaine de communes de Charente-Maritime. Véritable labyrinthe de canaux, il s’est formé sur les anciens marais salants qui firent la renommée (et la fortune) de Brouage jusqu’au XVIe siècle ! Laissés à l’abandon pendant près de 2 siècles puis reconvertis en pâturages de “prés salés”, ces marais sont devenus un véritable paradis pour quelques 150 espèces d’oiseaux. Cigognes, hérons, aigrettes et autres busards des roseaux batifolent avec bonheur dans ce havre de paix situé à quelques encablures de la réserve naturelle de Moeze-Oléron